Les Onze Mille Verges
d’après Guillaume Apollinaire
Les Onze Mille Verges d’après Guillaume Apollinaire. Création Mai 2012, Compagnie in Cauda, Maison de la poésie, Paris.
Adaptation théâtrale : Godefroy Ségal
Mise en scène : Godefroy Ségal
Avec : Géraldine Asselin, Barbara Ferraggioli, Nathalie Hanrion et Mathilde Priolet
Mai 2012, Maison de la Poésie, Paris
La Pièce :
Juste plein d’années que l’on tourne autour, qu’on le veut, qu’on a peur, qu’on en rêve, que l’on sait, que l’on sent que c’est un de ses plus grands textes, une écriture de liberté, une écriture libérée, une écriture exutoire, un joyau hallucinant d’un halluciné. C’est léger, c’est profond, c’est dur, c’est violent, c’est bandant et dégoutant, ça devrait être interdit, des images, des mots qui marquent, qui brûlent profondément. Juste plein d’années que l’on voulait ça sur scène. Sans rien omettre. Sans tourner autour. Essayer. Tant pis, ça brûle trop. Quatre comédiennes sur scène vont se relayer, s’entremêler pour vous en mettre plein les oreilles, pour vous en mettre plein les yeux tant que vous ne les aurez pas fermés.
Quel degré ? Pour nous, premier ou millième, peu importe. Le premier, c’est aussi le dernier, la dernière, pleurer ou rigoler, c’est franchement pareil, et l’on montera aux créneaux la fleur au fusil, un fusil dans la fleur sur les roulements vaillants des vers de l’auteur.
Pour qui ? Un public averti. C’est à dire interdit aux mineurs, même accompagnés. Avant même de savoir ce qu’ils pourraient y voir, il suffit de lire quelques lignes du poète pour comprendre que ce n’est pas pour eux. Pour les autres, aucune inquiétude, c’est du théâtre.
Comme le souhaitait Apollinaire, on le sent dans ses vers, cela doit être livré avec beaucoup de plaisir et humour, mais nous soupçonnons le poète plus conscient de son écrit comme sens de vie qu’un vulgaire texte potache. Aussi, nous espérons que le public verra jaillir du sens, la vie en face, la vie, sans baisser les yeux.